Eglise Saint-Euverte

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Cette ancienne abbaye, qui tient son nom de Saint-Euverte, évêque d'Orléans au IVème siècle, fut fondée probablement au IXème siècle. On trouve sa trace en 840-843, dans une charte de Charles le Chauve, dans laquelle il est indiqué qu'elle dépend de l'évêque d'Orléans. Il s'agit alors d'une "cella", c'est-à-dire un petit oratoire. En 956, on la désigne sous le nom de "Monastère", et elle abrite une petite communauté dont l'évêque Agius est appelé "abbé de Saint-Euverte". En 1145, ses membres se rattachent aux chanoines réguliers de Saint-Victor de Paris et adoptent la règle de Saint-Augustin.

L'église actuelle a été construite sous l'abbé Etienne (1168-1176). Au cours de la guerre de Cent Ans, elle est démolie en 1358 par les Orléanais à la venue des bandes de Robert Knolles et du Prince Noir et, fin 1428, lors du siège de la ville. Les travaux de réédification ont lieu sous Charles VII et sous Louis XI qui fait enclore l'église et l'abbaye dans la troisième enceinte.

En 1562, au cours des guerres de religion, la tour est découverte et les toitures incendiées. En 1567, l'église et l'abbaye sont saccagées, mais le gros-oeuvre est épargné. Leur restauration est entreprise au XVIIème siècle par l'abbé Charles Fougeu d'Escures (1604-1630). Le roi accorde une subvention officielle, et la reconstruction commence en 1611. Le chevet polygonal est terminée en 1655 et l'ensemble des travaux est achevé en 1737.

Au XVIIème siècle, Mgr de Netz, évêque d'Orléans entreprend la réforme de l'abbaye. Le 27 juillet 1636, les Augustiniens de Saint-Victor sont remplacés par les chanoines réguliers de la Congrégation de France, sous le nom de Génovéfains, ces derniers prenant grand soin de réparer les édifices du monastère.

A la Révolution, l'abbaye est supprimée, et le 26 octobre 1790, la municipalité vend les biens de celle-ci aux enchères, à l'exception des bâtiments : église, cloître et jardin. La paroisse Saint-Euverte est maintenue jusqu'en novembre 1793, puis devient fabrique de salpêtre et ensuite filature de coton en 1805. Bien qu'en 1823, l'église ait été remise à la fabrique de Sainte-Croix, une ordonnance de Louis-Philippe, du 26 octobre 1832 "établit un entrepôt réel des douanes... dans les bâtiments de la propriété et de l'ancienne église dites de Saint-Euverte".

En 1837, les Pères de la Miséricorde, prédicateurs et missionnaires, achètent l'ancien monastère et ses dépendances, puis en 1851 l'église Saint-Euverte, dont ils entreprennent la restauration. Celle-ci est bénite par Mgr Dupanloup le 22 février 1857. Expulsés d'Orléans en 1880, les Pères sont remplacés cette même année par les Frères-des-écoles-chrétiennes, qui ouvrent dans les locaux de l'ancienne abbaye, un pensionnat d'enseignement primaire et primaire-supérieur, auquel en 1893, ils adjoignent un pensionnat d'enseignement secondaire.

En 1938, au départ des Frères, le "Pensionnat Saint-Euverte" est acheté par l'évêché d'Orléans. Aujourd'hui, il reste un "établissement d'enseignement catholique".

D'après "Les lieux de culte à Orléans - De l'Antiquité au XXème siècle"