La Révolution (1789-1799)


Histoire d'Orléans

Histoire de France
Chronologie des principaux événements de l'époque


Les troubles de 1789

Après les mauvaises récoltes de 1788 et la rudesse de l'hiver 1788-1789 le prix du pain augmente de façon importante. Malgré différentes aides financières apportées à Orléans, la maison d'un marchand de blé est mise à sac le 24 avril, début d'une série de troubles. L'ordre est rétabli début mai, après l'arrivée de renforts armés. Les troubles reprennent le 18 juillet à l'occasion du ravitaillement, mais ils sont vite réprimés. Cependant, les événements survenus dans la capitale incitent les autorités à plus de modération, et la police de la ville est confiée à des volontaires qui obtiennent le 2 août le départ de la garnison. Malgré tout, les difficultés matérielles subsistent, et une émeute éclate le 12 septembre faubourg Bannier suite au passage de charrettes de grain, tandis qu'un cortège populaire entré de force dans la ville pour obtenir une diminution du prix du pain se heurtent à des soldats soutenus par la police. Il y a quelques blessés. Les autorités réagissent alors énergiquement, et le calme revient, clôturant ainsi la période pré-révolutionnaire.


La révolution tranquille : 1790-1791

L'Assemblée nationale ayant décidé de diviser la France et départements, celui du Loiret est créé à cheval sur la Beauce, la Sologne et le Gâtinais. Il comprend sept districts : Orléans, Beaugency, Neuville, Pithiviers, Montargis, Gien et Boiscommun.
15/1/1790 : Orléans et ses faubourgs sont divisés en 12 sections, pour un total de 44 000 habitants.
25/1/1790 : Election de la nouvelle municipalité qui s'installe le 14 février à l'Hôtel des Créneaux, puis trois mois plus tard à l'Hôtel Groslot, suite à la disparition de l'intendance.
24/5/1790 : Constitution des conseils de districts et du Conseil du département.
Au cours de l'automne, les tribunaux sont complètement réorganisés, ainsi que le clergé, dont les biens sont mis en vente à partir d'octobre. Le 19 janvier 1791, une loi de l'Assemblée nationale fait passer de 25 à 6 le nombre de paroisses d'Orléans (Sainte-Croix, Saint-Euverte, Saint-Paterne, Saint-Paul, Saint-Laurent, Saint-Marceau).
Tous ces changements sont effectués dans la plus grande sérénité, grâce à l'efficacité du nouveau maire d'Orléans, le marquis de Tristan, qui prend rapidement les mesures nécessaires pour assurer l'approvisionnement.
Mais les industries orléanaises manquent de matières premières et les affaires périclitent. Les employés au chômage sont occupés à aplanir les quais et à démolir la Tour Neuve.


La Terreur

L'enlèvement des prisonniers d'Orléans

Au début de 1792, la Législative choisit Orléans pour installer le siège d'une Haute Cour destinée à juger des contre-révolutionnaires. La cour, plutôt indulgente, acquitte début août les premiers prisonniers jugés.
Mais après la chute de la royauté, les choses changent radicalement. Le 29 août, Léonard Bourdon, ami de Robespierre, arrive à Orléans comme commissaire national, pour préparer l'arrivée des "frères de Paris", une troupe de révolutionnaires, chargés de surveiller les prisonniers restant à juger. Arrivant le lendemain, ils délivrent les prisonniers de droits commun et dévalisent les détenus politiques. Le Conseil du département se réunit alors pour demander des ordres à Paris, où il est décidé que les prisonniers doivent être dirigés sur Saumur. Mais les frères de Paris ne l'entendent pas ainsi, et le 4 septembre, ils prennent le contrôle du cortège et emmènent les prisonniers à Versailles, où ils sont massacrés, à l'exception de trois d'entre eux, qui réussissent à s'échapper.

Suite à ces événements, la ville connaît une certaine agitation, qui aboutit à une émeute, le 17 septembre. Des maisons de notables, gardant chez eux des dépôts de farine, sont pillées et les meubles incendiés. L'ordre n'est rétablit que le lendemain, après que le Conseil municipal ait proclamé la loi martiale.

"L'attentat" contre Léonard Bourdon

Le 16 mars 1793, Léonard Bourdon de passage à Orléans est très légèrement blessé, suite à un incident mettant en cause des habitants de la ville. Usant de son influence, il rédige aussitôt une déclaration à l'attention du président de la Convention, exagérant les faits, et réclamant la tête de vingt-cinq orléanais. Le 18 mars, Orléans est déclaré en état de rébellion jusqu'à ce que les coupables soient livrés. Le 22, la municipalité est incarcérée, bientôt suivie de nombreuses autres arrestations. Après un simulacre de procès, neuf "présumés assassins" sont condamnés à mort le 12 juillet, puis guillotinés.

Après le vote de la loi des suspects, le gouvernement décide d'envoyer en province des représentants pour épurer les administrations et lutter contre le fédéralisme. C'est ainsi que Laplanche, muni de pouvoirs illimités arrive à Orléans le 1er septembre 1793. Au cours des séances qui se déroulent du 3 au 22 septembre à l'église Saint-Paterne, il remanie la municipalité, les tribunaux, la gendarmerie et le clergé, tandis que le directoire du Loiret et le conseil de district sont supprimés.
Le mois de novembre est marqué par des actes de vandalisme à l'encontre des lieux de culte.
L'application de la loi des suspects entraîne une surpopulation dans les prisons, notamment aux Minimes, la principale prison de la ville.

Avec la fin de la Terreur, un nouveau commissaire, Brival, arrive à Orléans le 4 août 1794 et redonne ses pouvoir au conseil municipal. Les détenus des Minimes sont libérés à la fin du mois. L'épuration de la municipalité est aussitôt entamée, et à la fin de 1794, l'administration de la ville est purgée de tous ses jacobins.

Orléans aura été relativement épargnée par la Terreur, principalement grâce à la modération dont ont fait preuve les autorités. Vingt-cinq orléanais monteront sur l'échafaud (quarante-trois dans le reste du département).
Cependant, l'économie de la ville a beaucoup souffert, et malgré un budget équilibré, la question des subsistances est angoissante. Un système de "dons individuels" est organisé, et quarante-quatre Orléanais fortunés sont désignés pour payer une contribution volontaire allant de 1 000 à 30 000 francs, pour un montant total de 2 millions. La municipalité peut alors baisser le prix du pain et acheter les denrées nécessaires pour éviter la famine.


Le Directoire

En 1797, les Orléanais reprennent confiance dans l'avenir, et l'administration municipale est réélue. Les travaux d'amélioration de certains quartiers de la ville, débutés en 1792 et 1793 par les démolitions successives de la Tour Neuve, la Tour Carrée et la Tour Saint-Aignan, sont poursuivis par la destruction de Saint-Hilaire afin de réunir le grand marché au marché de la volaille.

Six semaines après le coup d'état anti-royaliste du 18 fructidor, l'administration municipale est destituée et une nouvelle municipalité constituée de modérés est nommée par le Directoire. Tout au long de cette période le Conseil municipal gère la ville tranquillement sans se soucier particulièrement du gouvernement.