La seconde guerre mondiale (1939-1945)
Histoire d'Orléans
- L'entrée en guerre et la prise de la ville par les Allemands
- La vie quotidienne sous l'occupation
- La libération
L'entrée en guerre et la prise de la ville par les Allemands
Entre Septembre 1939 et Mai 1940, la population orléanaise
semble avoir suivi de loin la drôle de guerre.
Ce n'est qu'aux alentours du 13 Juin 1940 que la peur gagne les habitants.
L'afflux de réfugiés, en provenance du nord, et le départ
de l'armée française, le 14 Juin pousse la grande majorité
des orléanais à quitter la ville.
Ils ne sont plus que quelques milliers semble-t-il, lorsque le premier
raid aérien allemand survient dans la nuit du 14 au 15 Juin.
Les bombardements vont continuer le 15 et dans la nuit suivante, touchant
la rue Royale et le quartier de l'église Saint Paul, le bas de
la rue Bannier et l'ouest de la place
du Martroi, la maison de Jeanne d'Arc et les archives municipales
de la rue d'Illiers. Il ne reste plus que les façades de l'hôtel
Cabu et de la Chancellerie.
Le génie français a le temps de faire sauter les deux
ponts routiers (Joffre et
Georges V) pour empêcher
la progression vers le sud des Allemands.
En revanche, le pont de chemin de fer ou pont de Vierzon n'a pu être
détruit ; laissant les troupes allemandes rejoindre la rive
droite de la Loire.
Lorsque les Allemands entrent dans la cité, le 16 Juin dans l'après-midi, la ville est presque déserte et flambe encore.
Dix jours plus tard, le 25 Juin, l'armistice est signée ; l'occupation commence.
A l'entrée en vigueur de l'armistice, les incendies des bombardements
ne sont pas tous éteints. De sorte que les destructions de
1940 dans la ville sont principalement dues aux incendies plutôt
qu'aux ravages des bombes.
Les Orléanais rentrent d'exode. Quelques 1500 familles sont
sinistrées. La cité doit se réorganiser autour
de ses ruines.
Nommé le 21, le nouveau préfet Jacques Moranne arrive à Orléans le 25 Juin 1940. Sa première préoccupation : reconstruire la ville. Mais avant tout, la déblayer afin de rétablir la circulation et éviter les effondrements.
Début Juillet, commencent les premiers travaux de déblaiement.
Des prisonniers de guerre français, puis des chômeurs
orléanais et parisiens sont employés à ces tâches.
Le 31 Mars 1941, les travaux de déblaiement sont achevés.
Jacques Moranne organise un concours national d'architectes, visant
à la reconstruction de la ville. Les réalisations durant
la guerre resteront limitées ; la pénurie de matériaux
et le veto des Allemands empêchant les projets de voir le jour.
La vie quotidienne sous l'occupation
Les Allemands se sont installés en ville.
La FeldKommandantur est située au 8 rue de la République
et l'état-major est logé dans un des immeubles de la
rue de la Bretonnerie, tandis que le bâtiment de la Rotonde
accueille la Soldatenheim ou foyer du soldat.
Fin Novembre 1940, le n°1 de la rue Royale est réquisitionné
pour abriter le bureau de placement en Allemagne. Il y côtoiera
le siège du PPF à Orléans (PPF = Parti Populiste
Français - Mouvement collaborationniste). Les volontaires pour
l'Allemagne sont peu nombreux (moins de 30 en 1942) mais l'armée
allemande emploie de nombreux Orléanais. Ces derniers sont
motivés par des salaires plus élevés et la crainte
du chômage.
Le taux de change a été imposé (1DM pour 20 FF
au lieu de 16 au cours de la bourse) et rend la vie quotidienne plus
pénible. A la rareté des biens s'ajoute la hausse des
prix.
En attendant la reconstruction de leurs magasins, détruits
en Juin 1940, les commerçants sont installés dans des
baraquements provisoires sur les grands boulevards. Les Orléanais
doivent obligatoirement être inscrits chez ces commerçants
pour se ravitailler.
Le système D entre en vigueur ; troc et débrouillardise
sont de rigueur. Dans Orléans, on fume du trèfle à
défaut de tabac !
Jusqu'en 1943, les forces allemandes cantonnées à Orléans sont essentiellement administratives. Il faut attendre 1944 pour voir arriver des forces répressives mobiles.
La libération
Les alliés progressent et les bombardements sur la ville recommencent
en Mai 1944. Cette fois-ci, la population n'a pas fui et les victimes
seront plus nombreuses ; les orléanais ne respectant pas toujours
les alertes. Le 11 Mai 1944, un avion en perdition lâche ses
bombes sur le quartier Carmes. Les rues des Carmes et d'Illiers sont
touchées dans leur section centre ; 47 morts - 20 blessés.
Dans la nuit du 20 au 21 Mai, 4000 hectares sont dévastés
entre la gare des Aubrais et le faubourg Bannier, faisant plus de 150
victimes. La nuit suivante, des bombes isolées iront frapper
la Kommandantur (Rue de la République)
ainsi que les deux tours de la Cathédrale.
La population est réquisitionnée par les Allemands pour
déblayer la ville. La ville n'a plus ni eau, ni gaz. Quelques
500 orléanais sont sans-abri.
Le 8 Juin 1944, des avions anglais font sauter le pont de Vierzon. Le trafic Nord-Sud est interrompu jusqu'à la mise en service d'un bac.
Dès le mois d'Août, les Allemands préparent leur retraite. Ils détruisent avant de quitter la ville les stocks d'armes et de munitions qu'ils ne peuvent emporter, font sauter des installations militaires et minent les ponts de la Loire. Dans la nuit du 15 au 16, ils évacuent la ville sous l'orage. Le bâtiment des postes et communication , rue Eugène Vignat, est en feu.
Le 16, vers 16H00, des chars de la 4è Division Blindée
et des soldats de la 35è Division d'Infanterie font leur entrée
dans le Faubourg Bannier.
Le 18, 2 arches du pont Royal miné par les Allemands s'écroulent.
Orléans est libéré ; vient maintenant l'heure du bilan et des reconstructions.