Les migrations barbares (275 à 477)


Histoire d'Orléans

Histoire de France


275 : Invasion des Francs et des Alamans

Une longue période d'insécurité commence en 235 avec l'anarchie militaire qui suit l'assassinat du dernier des Sévères (Sévères : dynastie impériale romaine de 193 à 235), Alexandre. Divisées en faction rivales, les légions sont plutôt occupées à proclamer "augustes" leurs généraux qu'à protéger la Gaule contre les Germains.
Les premières invasions qui débutent au milieu du 3ème siècle sont le fait des Alamans, peuples du sud de la Germanie, et des Francs, nouvelle confédération de peuples germaniques situés entre Rhin et Weser.
En 275-276, les envahisseurs se ruent sur les régions situées entre la Seine et la Loire.
Après avoir contourné les Vosges, les Alamans progressent vers Langres, Auxerre jusqu'à Orléans, avant de continuer vers l'Auvergne, la Saintonge et Bordeaux.
Les Francs, quant à eux, arrivent du nord, par Reims et Paris, avant de ravager l'Orléanais où ils sont rejoints par des bandes venues de l'ouest, avec lesquelles ils remontent la Loire.
On a retrouvé en nombre les vestiges calcinés des villae des alentours.


Cenabum devient la "civitas Aurelianorum"

C'est pendant la longue période de violence des invasions barbares, et à l'issue des réformes territoriales romaines du 4ème siècle, que "l'emporium des Carnutes" s'est vu promu au rang de chef-lieu de la Civitas Aurelianorum, sans qu'on puisse malheureusement en fixer la date.
Les contours de la nouvelle civitas ont pu être reconstitués d'après les limites qu'a conservés le diocèse d'Orléans jusqu'en 1790.
La "civitas Aurelianorum" donnera le nom d'Aurelianis (ou Aurilianis). dont l'origine reste pour l'instant incertaine.
A cette époque, les cités (ensemble chef-lieu et territoire) substituent progressivement à leur nom romain celui du peuple qui habitait le pays avant la conquête romaine. Le nom d’Aurelianis est donc assez original, puisque ce n'est pas celui d'un peuple gaulois.
La légende veut que ce nom proviennent de l'empereur romain Aurélien, auquel on devait la construction de la première enceinte. Une datation plus fiable de celle-ci a permis d'établir que l'enceinte a été construite bien après sa mort.
Une autre hypothèse l'attribue à l'empereur Probus, mais là aussi sans aucune certitude.


343 : Diclopetus est le premier évêque attesté à Orléans

L'implantation du christianisme dans l'Orléanais a eu lieu au tournant du 4ème siècle (pas de datation précise), après que par l'édit de Milan en 313, l'empereur Constantin qui s'est converti au christianisme, accorde la liberté religieuse aux chrétiens.
Diclopetus est mentionné comme évêque d'Orléans dans un document daté de 343; suivront : Alitus, Desinianus, puis Euverte.


Construction de la 1ère enceinte au 4ème siècle

Dimensions :

  • Grand côté nord : 535 m Grand côté sud : 570 m
  • Petit côté est : 450 m Petit côté ouest : 445 m
  • Développement : 2000 m Surface enclose : 25 ha

Cette enceinte, datée de la seconde moitié du IVème siècle, entre 364 et 383 sous Valentinien ou ses fils (selon Jullian, livre IV chap. XVI) sera utilisée jusqu'au XVème siècle.


442 : Des alains sont installés près d’Orléans

Des Alains, peuple d’Asie centrale, sont installés près d’Orléans par Aetius pour mater les paysans.


451 : Attila est arrêté devant les remparts

Les Huns, qui vivaient depuis un demi siècle sur le Danube, au contact des romains, ont brusquement envahi la Gaule au printemps 451. Seul roi depuis 446, Attila exige pour femme Honoria, la soeur de l'empereur d'Occident et c'est pour s'emparer de la dot et châtier les Wisigoths, ses anciens vassaux, qu'il se jette sur la Gaule. Tout ceci n'est peut-être que prétexte à une expédition de pillage, à moins qu'Attila n'ait rêvé de dominer la Gaule.
Après avoir incendié Metz, les Huns foncent sur Orléans.
Informé de cette menace, le patrice Aetius franchit les Alpes et s'installe en Arles avec une armée hétéroclite.
C'est alors que Saint Aignan évêque d'Orléans court jusqu'en Provence pour obtenir le secours des Romains. Il revient en hâte dans la cité et organise la résistance.
Mais les Romains tardent à venir et Saint-Aignan est contraint d'aller au camp d'Attila pour tenter de l'apaiser. Le guerrier promet la vie sauve aux gens d'Orléans s'ils ouvrent les portes de la ville, mais leurs demeures seront pillés et eux-mêmes emmenés en captivité. Les habitants, terrorisés préfèrent se rendre, et alors même que les Huns se dispersent dans la ville et commencent le pillage, les légions d'Aetius arrivent sous les remparts.
Les Huns sont repoussés et se replient vers Troyes.
Aetius et ses légions les rattrapent quelque part entre Troyes et Châlons, où au milieu d'une vaste plaine qu'on appelle traditionnellement "les champs catalauniques" et à l'issue d'un combat qui les opposera de trois heures de l'après-midi au coucher du soleil, Attila est contraint à battre en retraite définitivement.


453 : Sanctuaire dédié à Saint-Aignan