Les migrations barbares (275 à 477)
Histoire d'Orléans
- 275 : Invasion des Francs et des Alamans
- Cenabum devient la "civitas Aurelianorum"
- 343 : Diclopetus est le premier évêque attesté à Orléans
- Construction de la 1ère enceinte au 4ème siècle
- 409 : Les Barbares dévastent la Gaule
- 442 : Des alains sont installés près dOrléans
- 451 : Attila est arrêté devant les remparts
- 453 : Sanctuaire dédié à Saint-Aignan
- 477 : Disparition de l'empire d'Occident
275 : Invasion des Francs et des Alamans
Une longue période d'insécurité commence en 235 avec l'anarchie militaire
qui suit l'assassinat du dernier des Sévères (Sévères : dynastie impériale
romaine de 193 à 235), Alexandre. Divisées en faction rivales, les légions
sont plutôt occupées à proclamer "augustes" leurs généraux
qu'à protéger la Gaule contre les Germains.
Les premières invasions qui débutent au milieu du 3ème siècle sont le
fait des Alamans, peuples du sud de la Germanie, et des Francs, nouvelle
confédération de peuples germaniques situés entre Rhin et Weser.
En 275-276, les envahisseurs se ruent sur les régions situées entre
la Seine et la Loire.
Après avoir contourné les Vosges, les Alamans progressent vers Langres,
Auxerre jusqu'à Orléans, avant de continuer vers l'Auvergne, la Saintonge
et Bordeaux.
Les Francs, quant à eux, arrivent du nord, par Reims et Paris, avant
de ravager l'Orléanais où ils sont rejoints par des bandes venues de
l'ouest, avec lesquelles ils remontent la Loire.
On a retrouvé en nombre les vestiges calcinés des villae des alentours.
Cenabum devient la "civitas Aurelianorum"
C'est pendant la longue période de violence des invasions barbares,
et à l'issue des réformes territoriales romaines du 4ème siècle, que
"l'emporium des Carnutes" s'est vu promu au rang de chef-lieu
de la Civitas Aurelianorum, sans qu'on puisse malheureusement en fixer
la date.
Les contours de la nouvelle civitas ont pu être reconstitués d'après
les limites qu'a conservés le diocèse d'Orléans jusqu'en 1790.
La "civitas Aurelianorum" donnera le nom d'Aurelianis (ou
Aurilianis). dont l'origine reste pour l'instant incertaine.
A cette époque, les cités (ensemble chef-lieu et territoire) substituent
progressivement à leur nom romain celui du peuple qui habitait le pays
avant la conquête romaine. Le nom dAurelianis est donc assez original,
puisque ce n'est pas celui d'un peuple gaulois.
La légende veut que ce nom proviennent de l'empereur romain Aurélien,
auquel on devait la construction de la première enceinte. Une datation
plus fiable de celle-ci a permis d'établir que l'enceinte a été construite
bien après sa mort.
Une autre hypothèse l'attribue à l'empereur Probus, mais là aussi sans
aucune certitude.
343 : Diclopetus est le premier évêque attesté à Orléans
L'implantation du christianisme dans l'Orléanais a eu lieu au tournant
du 4ème siècle (pas de datation précise), après que par l'édit de Milan
en 313, l'empereur Constantin qui s'est converti au christianisme, accorde
la liberté religieuse aux chrétiens.
Diclopetus est mentionné comme évêque d'Orléans dans un document daté
de 343; suivront : Alitus, Desinianus, puis Euverte.
Construction de la 1ère enceinte au 4ème siècle
Dimensions :
- Grand côté nord : 535 m Grand côté sud : 570 m
- Petit côté est : 450 m Petit côté ouest : 445 m
- Développement : 2000 m Surface enclose : 25 ha
Cette enceinte, datée de la seconde moitié du IVème siècle, entre 364 et 383 sous Valentinien ou ses fils (selon Jullian, livre IV chap. XVI) sera utilisée jusqu'au XVème siècle.
442 : Des alains sont installés près dOrléans
Des Alains, peuple dAsie centrale, sont installés près dOrléans par Aetius pour mater les paysans.
451 : Attila est arrêté devant les remparts
Les Huns, qui vivaient depuis un demi siècle sur le Danube, au contact
des romains, ont brusquement envahi la Gaule au printemps 451. Seul
roi depuis 446, Attila
exige pour femme Honoria, la soeur de l'empereur d'Occident et c'est
pour s'emparer de la dot et châtier les Wisigoths, ses anciens vassaux,
qu'il se jette sur la Gaule. Tout ceci n'est peut-être que prétexte
à une expédition de pillage, à moins qu'Attila
n'ait rêvé de dominer la Gaule.
Après avoir incendié Metz, les Huns foncent sur Orléans.
Informé de cette menace, le patrice Aetius
franchit les Alpes et s'installe en Arles avec une armée hétéroclite.
C'est alors que Saint Aignan évêque d'Orléans court jusqu'en Provence
pour obtenir le secours des Romains. Il revient en hâte dans la cité
et organise la résistance.
Mais les Romains tardent à venir et Saint-Aignan est contraint d'aller
au camp d'Attila pour
tenter de l'apaiser. Le guerrier promet la vie sauve aux gens d'Orléans
s'ils ouvrent les portes de la ville, mais leurs demeures seront pillés
et eux-mêmes emmenés en captivité. Les habitants, terrorisés préfèrent
se rendre, et alors même que les Huns se dispersent dans la ville et
commencent le pillage, les légions d'Aetius
arrivent sous les remparts.
Les Huns sont repoussés et se replient vers Troyes.
Aetius et ses légions
les rattrapent quelque part entre Troyes et Châlons, où au milieu d'une
vaste plaine qu'on appelle traditionnellement "les champs catalauniques"
et à l'issue d'un combat qui les opposera de trois heures de l'après-midi
au coucher du soleil, Attila
est contraint à battre en retraite définitivement.